Abeille africanisée

L’abeille africanisée est apparue au Brésil. Il s’agit d’un croisement entre des lignées européenne – italienne et espagnole à l’origine – et une sous-espèce africaine (Apis mellifera scutellata) importée pour mener des recherches agronomiques.

Pourquoi avoir créé cet hybride ?

La création de l’hybride qui donnera l’abeille tueuse a été motivée par des considérations louables.

Meilleure productivité en miel

Durant les années 1950, l’objectif était de créer une race hybride capable de résister aux conditions climatiques tropicales et de maintenir de bons rendement de miel. Le Brésil souhaitant alors se placer comme l’un des plus importants producteurs de miel au monde. Et cet objectif devait passer par l’amélioration génétique et la sélection de lignées productives.

abeille africanisée
Abeille africanisée. Photo prise au Belize par Ronald Plett, Pixabay.

Adaptation aux climats tropicaux chauds et humides

Les abeilles africanisées se montrent capables de survivre aux conditions adverses qui règnent en régions tropicales humides. Elles sont aussi capables comme les abeilles d’Afrique de quitter un nid pour essaimer et trouver un autre emplacement, lorsque les ressources aux alentours deviennent insuffisantes.

Résistance au varroa

Elle est aussi plus résistante au varroa que les autres sous-espèces, ce qui lui donne un avantage supplémentaire. Les abeilles africaines démontrent des caractères hygiéniques, avec désoperculation et élimination des larves parasitée par des acariens.

Une progression fulgurante

La propagation de cet hybride a été rapide. Les abeilles africanisées ont progressé de plus de 100 kilomètres par an. Elles ont aussi facilement traversé l’Amazonie pour ensuite envahir l’Amérique centrale. On retrouve ces abeilles aux Etats-Unis dans des zones tempérées, même si ces conditions plus froides limitent leur expansion et leur domination sur les autres races et sous-espèces d’Apis mellifera. Elles semblent encore absentes du Canada.

L’expansion de l’aire de répartition se fait par la fécondation de reines Apis mellifera avec des faux-bourdons d’abeilles africanisées. Ces abeilles sont aussi très essaimeuses et colonisent rapidement de nouveaux territoires.

Une “abeille tueuse” bonne productrice de miel

Cet hybride se montre très agressif et est surnommé abeille tueuse. Car si une ouvrière d’abeille africanisée n’est pas plus dangereuse qu’une autre abeille, les attaques se font en grand nombre. Une personne peut être piquée par plusieurs centaines d’abeilles, parfois à distance de la colonie.

L’abeille africanisée est par conséquent le type utilisé par la plupart des apiculteurs d’Amérique latine – dont la Guyane Française- et de certaines régions des Caraïbes. L’apiculture demande des précautions et de savoir s’adapter. En plus d’une protection intégrale, il est nécessaire d’enfumer abondamment les ruches à l’ouverture. Il faut aussi s’habituer à travailler au milieu des nuées d’abeilles.

Bien qu’étant agressive et nécessitant le port de protection pour le travail sur les ruches, ces abeilles sont généralement de bonnes productrices de miel.